La madeleine d’Amélie Nothomb

La nostalgie heureuseBrillant !Elle est probablement l’écrivain francophone la plus sous-estimée. La plus injustement méprisée. Il est rare, par exemple, de trouver un professeur de littérature qui « avoue » aimer les livres d’Amélie Nothomb, et à dire vrai je n’en connais qu’une seule. Il est de bon ton, du Nouvel Obs à Libération, de dire : « Amélie Nothomb n’est qu’un phénomène commercial, un personnage médiatique, nous préférons la littérature. » La littérature. Oui, tiens, la littérature. Ceux qui accusent Amélie Nothomb de parler plus d’elle que de ses livres sont les mêmes qui, d’une part, passent des heures d’interviews à lui poser des questions sur elle plutôt que sur ses livres et, d’autre part, abordent rarement le contenu du livre dans des critiques qui tiennent plus du crachat snobinard que de la véritable critique littéraire – résumé, analyse, avis argumenté. Il n’est pas très difficile de dénicher la raison de ce mépris. C’est un mal très français que de mépriser toute œuvre qui dépasserait un certain seuil de vente, ce qui en ferait assurément une œuvre « populaire » et ce n’est pas bien, non, parce qu’on le sait tous, tout ce qui sort de l’aristocratie mediatico-intellectuelle parisienne n’est qu’une masse bêlante, stupide et inéduquée, prête à se jeter comme un troupeau sur tout produit dont elle aurait vu la réclame à la télévision. Il flotte dans l’air comme des relents d’ancien régime. Alors, je ne vais pas m’étendre plus sur le sujet, ni sur l’œuvre que j’ai la prétention de trouver fascinante et profonde. Je laisse France Culture vous le prouver en cinq heures d’émission enregistrées cet été à l’occasion du Marathon des Mots, festival littéraire toulousain. (partie 1partie 2)

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