Sélection manga 2013

Oyé Oyé jeunes et moins jeunes internautes (on aime tout le monde à Mais Livrez Vous).

En cette période de fête le blog est bien calme, peu d’article depuis notre sélection de Noël. Mais cette ère est révolue ! 2013 se termine dans quelques jours seulement, et j’avais depuis longtemps l’idée de faire un « écrémage » des sorties manga de cette année. Mais, je l’avoue, je n’avais aucune idée de la forme. C’est alors que Manga News, mon île, mon sanctuaire, ma mine d’information, mon temple internet des actualités manga et tout ce qui s’y rapproche, a publié son Podium des Manga 2013. Le principe: chaque chroniqueurs de l’équipe (équipe dont je rêêêve de faire partie, ôh grand chef du recrutement, si tu me lis, laisse mouâ ma chance) propose sa sélection de trois titres qu’il juge indispensable. Alléluia, idée de génie, j’ose m’inspirer de leur manière de faire. C’est ainsi que je vais vous parler des 3 mangas qui m’ont le plus marqués cette année. Le choix aurait pu se révéler difficile, mais il s’est fait au final assez facilement, tant les albums dont je vais vous parler m’ont touchés.

Voici donc ma sélection des mangas 2013 qui, pour moi, sont indispensables :

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Alice In Borderland

Publié chez Delcourt/Akata (avant que le label ne se lance seul dans l’aventure éditoriale), souvent gage de qualité tant l’éditeur s’implique dans le choix de ses titres, on pouvait déjà attendre de grandes choses de la nouvelle œuvre de l’auteur de Hyde & Closer, Haro Asô. Et avec les trois tomes parus, force est de constater qu’on avait raison. Pourtant, l’histoire avait un goût de déjà vu:

Alice, Karube et Chôta. Trois potes. Trois rêveurs. Trois glandeurs. Trois garçons en décalage avec la société… qu’un feu d’artifice va projeter dans un Japon parallèle et contraindre à affronter des épreuves terrifiantes pour rester en vie ! Plus question de se laisser bercer par le confort, il va falloir agir vite, intelligemment et efficacement pour gagner le répit nécessaire pour commencer à percer l’univers dangereux et impitoyable de Borderland… Car à Borderland, la survie se gagne au jour le jour, au fil de jeux funestes !

Le manga se présentait donc comme un énième titre de jeu de survie, thème qui est assez en vogue en ce moment. Y a du bon et du moins bon, mais généralement, le cheminement et l’histoire se ressemblent plus ou moins. Mais Alice In Borderland va beaucoup plus loin que ça. Au niveau des personnages déjà. Notre héros, Alice, est déjà loin d’en être un. C’est un looser qui n’a rien pour se démarquer et ses amis sont du même acabit. Alice rêve d’un autre monde. Dés le début, on a le droit a un réflexion et une critique de notre société actuelle qui ne convient pas à tout le monde. Puis on rentre dans Borderland, un monde parallèle et dangereux, le cœur du manga. Là où la vie ne tient qu’à un fil. Les potentiels se découvrent, les réactions et les caractères de chacun sont creusés, tous abordent la question de la mort de façon différente. C’est ça la force de Alice In Borderland, les personnages sont vraiment travaillés, loin des clichés du genre, on peut voir leur force mais surtout leur faiblesse. les personnages sont très humains et on s’y attache.

L’action est aussi présente, on se surprend à retenir notre souffle durant la première épreuve et les autres qui suivront. Celles-ci sont toutes différentes, originales mais aussi fatales. L’auteur met son histoire tellement bien en scéne qu’elle nous prend aux tripes et on en redemande. Quand au dessin, il n’y a rien à redire. Les décors fourmillent de détails, les protagonistes se multiplient mais ne se ressemblent pas, et il rend les scènes d’action efficaces et trépidantes. Les couvertures sont d’ailleurs superbes, avec ce chatoiement de couleurs et ces personnages attirants. Le titre regorge aussi de mystères. Comment atterrit-on à Borderland ? Qui en tire les ficelles ? Comment s’en échapper ?

Trois tomes sont pour l’instant parus. Et le tome 3, dernier sorti en date, vous met une véritable claque à laquelle on ne s’attend pas. Les deux premiers tomes étaient déjà très prometteurs, mais avec le troisième on a la confirmation que le titre de Haro Asô est différent des autres et pourrait bien se placer parmi les meilleurs. Vivement la suite !

GE – Good Ending

2012 est l’année de commencement de la publication de GE – Good Ending chez Kana en France, terminé en 16 tomes au Japon. Mais l’année 2013 a vu paraître 5 tomes du titre de Kei Sasuga, auteure inédite en France avant ce titre. Là aussi, il ne fallait pas trop se fier à la première impression :

Seiji Utsumi est un lycéen réservé. Il est secrètement amoureux de la capitaine du club de tennis du lycée, Shô Iketani. Mais de peur de se prendre un râteau, il se contente de la regarder de loin. Jusqu’au jour où Yuki, une camarade de classe, lui renvoie à la figure son attitude pathétique et sans consulter le jeune homme, décide de donner un coup de pouce au destin.

GE est donc un shonen romantique, un genre assez peu présent en France. Le logo « public averti » aurait pu faire penser à un manga bourré de fan service, où le héros débile se retrouve toutes les deux pages, le nez dans la culotte ou entre les seins d’une des multiples héroïnes, toutes plus charmantes les une que les autres. Mais pas du tout. On découvre une œuvre beaucoup plus mature et réfléchie qu’on aurait pu croire au premier abord. Good Ending décrit avec naturel le parcours amoureux d’un adolescent qui n’y comprend pas grand chose aux filles. Entre scéne du quotidien et romance qui se développe, ou non, on est happé dans la vie d’Utsumi, le héros. Celui ci est entier, comme les autres personnages de la série. On ne nous présente pas une multitude de filles, qui graviteront en pâmoison autours du héros, avec quelques caractéristiques bateaux. Pas de romance à outrance, on est face à de réelles relations, avec son lot de difficultés et de non dits. L’œuvre est intense, les personnages sont réalistes et sont creusés un à un. On aime voir les protagonistes et les sentiments évolués peu à peu.

Du côté du dessin, c’est un sans faute. Les proportions sont bonnes, les filles sont charmantes, sans être des bombasses au physique surréaliste. L’effort est fait du côté des environnements et des tenues, chacun à son propre style vestimentaire qui va avec son caractère propre. Et les émotions, qui sont nombreuses dans GE, sont magnifiquement retranscrites sur les visages. Un des seuls reproches qu’on pourrait adresser au titre, c’est qu’il ne parait que tout les 3 mois alors que la série est fini au Japon. Trois mois, c’est frustrant, quand on ne rêve que d’une chose: Continuer à lire les aventures d’Utsumi et sa bande.

Samidare – Lucifer and the biscuit hammer

Un gigantesque marteau flotte au-dessus de la terre et s’apprête à tout moment à faire exploser la planète en mille morceaux. Le chevalier Sir Noi Crezant, un lézard doué de parole, se présente chez Amamiya Yuuhi, un étudiant ordinaire, et lui annonce qu’il doit trouver la Princesse Samidare et sauver le monde ! Mais Yuuhi n’a pas du tout l’étoffe d’un héros et n’a surtout pas l’intention de se battre…

Samidare c’est une série en 10 tomes éditée chez Ototo. 10 tomes qui aboutissent à une série maitrisée de bout en bout. Je vais juste relever directement le seul point noir de la série, à mon sens. Le dessin. Celui ci ne fait clairement pas rêver, et c’est fort dommage. Je trouve celui-ci bancal, pas franchement original et peu accrocheur ; tout le long de la série j’étais peinée car un bon trait aurait vraiment fait de Samidare une série « parfaite » (entre guillemet, car comme chacun sait, la perfection n’existe pas … mais on peut s’en approcher de temps en temps). Mais s’arrêter au dessin serait vraiment une erreur. Donc je vous le dis ! Même si vous n’accrochez pas au dessin, ne vous y arrêtez surtout pas !

Bien petite parenthèse négative vite refermé, attaquons le vif du sujet, pourquoi ce manga est dans mon top. Sur un schéma assez simple à la base -sauver le monde toussa- Samidare va vite se détacher du lot. Pourquoi ? Car Yûhi, le héros, n’en a rien à faire de l’espèce humaine et sa disparition lui importe peu ; et que la princesse, qui est censée éliminer le grand méchant, veut juste le détruire pour ensuite éliminer la terre de ses propres mains. Si avec ceci, la figure du héros pur plein de bonnes intentions ne se casse pas la figure. Et c’est ça qui est bon, jusqu’au bout, on ne sait pas de ce qui adviendra du sort de la Terre. Loin de l’image manichéenne méchant/gentil habituelle dans les shonens, les pistes se brouillent dans Samidare, pour notre plus grand plaisir. Les chevaliers qui sont censés protéger la Terre sont souvent complexes, mystérieux, mais tous sont bien exploités, aucun n’est laissé de côté. La lumière est faite tour à tour sur tel ou tel chevalier, et on découvre peu à peu leur motivation et leur pensées les plus secrètes. Tantôt totalement loufoque, parfois dramatique, la série alterne les tons tout en restant parfaitement cohérente. Ici, pas de surenchère de super pouvoir, ou d’usante phase de combat/entrainement/re-combat/re-entrainement. L’évolution des donc se fait de manière logique et progressive et on est curieux de voir ce qu’en feront chacun. Les chevaliers ne sont à la base que de simples êtres humains et la charge qui leur est confiée est perçue différemment selon la sensibilité de l’un ou l’autre. Les personnages sont le point fort de Samidare. Et si vous voulez connaitre le destin de la Terre, vous savez ce qu’il vous reste à faire

 

-Wiiseko-

Blood Lad de Kodama Yûki

Blood Lad (tomes 1 et 2)
de KODAMA Yûki
(Editions Kurokawa)
Parus en mai et juin 2012
176 pages
7,65€

Résumé tome 1 :

Loups-garous, zombies et autres créatures de la nuit ont toujours inspiré la terreur aux humains. Staz est un vampire, un vrai caïd qui règne sans partage sur un des quartiers des enfers. Mais plutôt que de jouer au suceur de sang, il préfère squatter sa console et collectionner les mangas. C’est un véritable Otaku, fan de la culture nippone ! Alors quand une jeune japonaise égarée débarque sur son territoire, il n’a plus qu’une idée en tête : en faire la pièce maîtresse de sa collection !

Résumé tome 2 : 

Staz voudrait trouver le moyen de ressusciter Fuyumi, une jeune lycéenne japonaise qui est devenue un fantôme après s’être fait dévorer par un monstre dans le monde des démons. Pour ça, il va avoir besoin du “livre de la résurrection des corps” qui semble se trouver quelque part dans la zone ouest du monde des démons. Mais pour mettre la main sur le fameux livre, Staz va devoir affronter Wolf, un garçon mi-homme mi-loup, et le combat sera… un match de boxe ! Si Staz l’emporte, Wolf l’aidera à retrouver le livre, mais s’il perd, il devra remettre Fuyumi à Wolf. Début du premier round ! GONG !

Critique :

Blood Lad fait partie de ces shonen qui plaisent autant aux garçons qu’aux filles. Action, humour, mais aussi intrigue amoureuse sont au rendez-vous.

Lorsque j’ai commencé ma lecture du premier tome, j’ai trouvé l’histoire intéressante mais sans être extraordinaire, quoiqu’un peu originale. Staz, le héros, est du genre blasé et un peu blasant aussi. Mais il devient attachant lorsqu’il rencontre Fuyumi, la jeune lycéenne japonaise, qui atterrit dans le monde des démons, aussi connu sous le nom d’Enfer ou des enfers. On voit alors Staz, chef de son secteur, craquer pour la jeune fille. Fuyumi, elle, est tout ce qu’il y a de plus japonais, notamment dans ses attitudes.

Malgré le fait qu’elle soit en vie lors de son arrivée, après quelques pages, Fuyumi meurt. C’est alors que l’histoire commence réellement. La mission de Staz est de ramener cette fille à la vie. Mais dans quel but ? Certes les sentiments sont là, mais est-ce dans l’intérêt de la jeune japonaise, ou dans le sien ? Le doute subsiste.

Ce n’est qu’en lisant le deuxième tome que j’ai vraiment accroché. De nouveaux personnages arrivent, gentils ou méchants. Et l’intrigue commence à se tisser peu à peu, le récit nous menant de lieu en lieu, à la recherche d’un livre de résurrection, ou à la poursuite d’un démon.

Personnellement, je trouve sympa les couvertures fluo, elles donnent une certaine personnalité au manga. Les dessins restent simples, pas trop caractéristiques du type shonen, ressemblant à un shojo sans pourtant être niais comme ça peut parfois l’être dans ce genre.  À savoir : déjà trois tomes parus en France, sept au Japon, et ce n’est pas encore fini.

C’est avec plaisir que j’ai lu les deux premiers tomes de Blood Lad, et je me dis que lire la suite ne serait pas une perte de temps. J’ai désormais envie de savoir quel sera le sort de Fuyumi et où mènera toute cette histoire, en espérant tout de même avoir un renversement de situation ou un  fait qui ferait rebondir l’histoire.

Gaëlle