Contes de la fée verte, de Poppy Z. Brite

Contes de la fée verte
Poppy Z. Brite
(Editions Gallimard / Folio SF)
Paru en janvier 2011
265 pages
6,95€

Résumé :

Que se passe-t-il lorsque deux frères siamois séparés à la naissance n’ont qu’un seul souhait : redevenir un ? Quand chaque apparition d’un chanteur de rock s’accompagne d’un drame ? Quand un entrepreneur de pompes funèbres du quartier de Chinatown vous charge de surveiller un cadavre ? Et quand vous vous perdez dans Calcutta livrée aux morts-vivants ? Tout le talent de Poppy Z. Brite se dévoile dans ces douze nouvelles à l’odeur de souffre et au goût d’absinthe, dont «Calcutta, seigneur des nerfs», récompensée par le Grand Prix de l’Imaginaire 1998.

Mon avis :

Contes de la fée verte regroupe douze nouvelles de l’unique et talentueuse Poppy Z. Brite. Celles-ci datent de 1985 à 1992 et ont déjà été publiées notamment dans le magazine « The Horror Show » pour lequel elle a beaucoup écrit.

Ayant déjà lu cette auteure avec Le Corps Exquis, je savais à quoi m’attendre. Et je n’ai pas été déçue, bien au contraire. Poppy écrit très souvent autour de ses thèmes de prédilections et vous pourrez retrouver dans ces courtes histoires quelques uns d’entre eux comme la mort, la musique, l’alcool, l’homosexualité, la Nouvelle Orléans (elle en est originaire), mais aussi l’être humain écorché, esseulé et dépravé.
Malgré cela, elle parvient tout de même à surprendre encore et encore. On ne s’habitue pas vraiment au style de Poppy, on est époustouflé et choqué à chaque page. Elle aborde le morbide et le malsain avec poésie.

J’ai réellement apprécié chacune de ces nouvelles. Elles se lisent rapidement puisqu’elles sont plutôt courtes (15-20 pages). Les personnages quant à eux, majoritairement des hommes (Poppy Z. Brite a avoué penser comme un homme, c’est pourquoi selon moi, elle dépeint si peu de personnages féminins dans ses œuvres), sont jeunes, à la quête d’une chose, d’un autre. Ils mènent des vies de dépravation et jouent avec la mort. Ce ne sont pas des personnages creux mais complexes et surprenants.

Le petit plus du livre c’est sa préface écrite par Dan Simmons, auteur américain de renom. Il évoque sa rencontre avec la jeune Poppy, encore méconnue à l’époque. C’est Simmons qui la propulse. Sans lui, peut-être aurait-on pu passer à côté de cette auteure géniale.
Il la qualifie à juste titre « d’excellent écrivain […] au talent immense et au potentiel incroyable ». Pour lui, « le talent de Poppy Brite, si vicieux, érotique ou vicieusement érotique soit-il, continuera à mûrir, à confondre, à horrifier et à enchanter pendant de nombreuses années », et je ne saurai mieux dire.

Poppy Z. Brite et ses oeuvres me fascinent. Personnellement je continuerai de la lire, mais je ne le conseille pas à tous. Âmes sensibles s’abstenir !

Gaëlle